“Impressions”

Chanson à bouche fermée (1933), Jehan Alain

Elle se présente comme une berceuse par le doux balancement rythmique des motifs mélodiques, d’une immense simplicité. Répétés deux fois, ceux-ci donnent l’impression d’un mouvement perpétuel. L’harmonisation, quant à elle, colore la pièce d’un éclairage modal et nostalgique.

Le Cygne (1939), Paul Hindemith sur un texte de Rainer Maria Rilke

Dans la deuxième des Six chansons sur des textes de Rilke, l’image doublée du noble Cygne, se reflétant dans l’eau limpide tout au long de sa course tranquille, guide directement l’écriture polyphonique.

To be Sung on the Water (1968), Samuel Barber

Cette pièce met en musique avec retenue et lyrisme une poésie de Louise Bogan, dédiée à Florence Kimball. L’écriture, d’une grande fluidité rythmique, fait se superposer des motifs de dimensions diverses, à l’image d’un clapot agité traversé par une large houle.

The Shower (1914), Edward Elgar sur un texte d’Henry Vaughan

Le cœur lourd du poète, contemplant la bruine d’un ciel doucement morne, ne demande qu’à accueillir une chaleur nouvelle, comme le soleil après la pluie.

Die Wasserfee (1869), Josef Rheinberger sur un texte de Hermann Lingg

Les eaux calmes d’une mer nocturne abritent une Fée des Eaux, au chant aussi superbe que mortel, à l’image des sirènes antiques, qui se nourrissent du désespoir des hommes égarés…

Nächtens (1891), Johannes Brahms

La Nuit dépeinte par Brahms est celle de la terreur, du désespoir et des larmes.

Les Djinns (1875), Gabriel Fauré sur un texte Victor Hugo

L’œuvre s’inscrit dans le courant orientaliste qui parcourt l'ensemble du 19e siècle. Elle met en scène des djinns, créatures magiques, esprits souvent malfaisants issus des croyances musulmanes. Dans le poème, il est question du terrible vacarme qui secoue la maison du narrateur au passage de leur « essaim ». La longueur des vers augmente à mesure que la nuée de djinns approche puis se rétracte lorsqu’elle s’éloigne, ce qui se traduit musicalement par un puissant crescendo suivi d’un decrescendo.

CHANT COMMUN

The Seal Lullaby (2008) Erik Whitacre

Compositeur incontournable de la musique vocale contemporaine, il a écrit cette berceuse à la demande des studios Disney. Au cœur de l’océan, une mère phoque chante pour son bébé. Pleine de tendresse, la mélodie épouse le rythme lent des vagues.

Pianiste : Hugo Philippeau